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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 12:13

g one du mois 

 

Portrait. Le mélange paraît improbable. L’univers fantasque et dérisoire de Claude Couffin dans la solennité de la Maison des Missionnaires. Pourtant, l’Institution des Chartreux a prêté le lieu à l’artiste jusqu’au 3 avril pour l’exposition « Effets d’mes rides ». Une proposition de l’établissement pour récompenser 10 ans de bons et loyaux services. Claude Couffin contribue régulièrement aux projets artistiques des Chartreux.

Claude Couffin

Militant du

filament

Le bâtiment XVIIIe, encore empreint de l’austérité de l’époque, baigne depuis le 24 février dans une ambiance de fluorescence électrique. Des néons bleus, rouges, jaunes ou roses éclairent les lieux et habillent les oeuvres. La bibliothèque, remplie de vieux livres en cuir et de meubles d’époque, est vêtue de néons rouges. Au milieu du plafond de la pièce feutrée, une ampoule pleure dans un seau posé sur une table. Tout autour, des photos, des installations ou des sculptures poussent le visiteur-voyeur à mettre son oeil ici, et là, puis encore là. Les gens regardent, sourient, s’interrogent, s’émeuvent, regardent à nouveau. Poétique. Dans un autre couloir, où dormaient trois portraits depuis plusieurs siècles, l’artiste s’est amusé à disposer ses propres portraits. Il a « une tronche », il s’en sert. Humour et dérision. « Effets d’mes rides » regroupe toutes sortes d’oeuvres : installations, tableaux, photos. Les portraits qu’il appelle « les couffinoux » ont été réalisés spécialement pour le lieu. Le titre de l’exposition vient d’ailleurs de ces portraits. Claude couffin voulait au départ créer 45 portraits (pour les 45 jours d’exposition) pour une éphéméride. Mais le temps a manqué et il a du se résoudre à n’en exposer que trois. Nous avons rencontré Claude Couffin le lendemain de son vernissage. Il est accueillant, chaleureux. La notion d’interview le dérange, il préfère aborder la rencontre comme un entretien. Parler librement plutôt que de répondre tristement à des questions. Il se lance alors avec enthousiasme dans une discussion qui part dans tous les sens : sa conception de l’art, son enfance, ses amis, son travail, etc. Dès qu’un élève passe dans le couloir où nous nous trouvons, il s’arrête pour saluer et recommence à parler. Toujours dans tous les sens avec un tourbillon de mots. Pourtant, son univers s’impose rapidement et le personnage se dessine. Né en Bretagne en 1953 d’une mère célibataire, il est élevé par sa mère et sa grand-mère, elle aussi célibataire. Il ne s’éternise pas, il qualifie son histoire de lourde… mais aussi de légère, parce qu’« il faut savoir alléger le lourd ». Il est un pessimiste joyeux, selon ses propres termes. Après une période de délinquance juvénile, il décide d’apprendre un métier pour éviter la maison de correction. Il apprend la plomberie quelques années. Il enchaine ensuite différents métiers : pompiste, barman, charpentier métallique, chaudronnier. Jusqu’à devenir marin pêcheur en Normandie. A cette époque, il fait une rencontre chez un disquaire. Un homme l’aborde tandis qu’il cherche un disque. Ils deviennent amis. Et Claude rencontre alors toute une foule de personnes de l’entourage de cet homme. Son cercle d’amis s’agrandit. Il continue à pêcher 6 mois dans l’année ; chaque fois qu’il revient, il leur apporte du poisson. Après quelques temps, ils lui proposent de devenir régisseur lumière dans un centre culturel à Dieppe. Il ne connaissait absolument rien au métier mais il leur donnait l’impression d’être surmotivé. Une situation quasi-impossible aujourd’hui, selon lui. Il devient régisseur pour le centre culturel. Il est remarqué par un metteur en scène lyonnais, Jean-Louis Martinelli, de passage à Dieppe. Claude le suit et part s’installer à Lyon. Il quitte sa Bretagne natale. Il avoue l’avoir toujours en tête. Et les jours maussades, il ferme les yeux et retourne sur l’ile aux moines, dont il est tombé amoureux. Il garde d’ailleurs toujours avec lui son ticket de passage pour l’île. Comme un gri-gri protecteur. Il travaille comme éclairagiste dans le milieu du spectacle jusqu’en 1994, quand il décide de se consacrer à ses propres créations. Il se définit lui-même aujourd’hui comme un lampiste-luminariste. Il travaille la lumière, la fait objet plutôt qu’outil. La dompte, selon certains de ses proches. Il commence par faire des expositions collectives. Et en 2001, première exposition personnelle à Corbas, Ampoules et autres basses-cours. Le lieu (Le Polaris) est grand. Il crée près de 70 pièces en 6 mois. Même s’il travaille vite, la préparation est rude. La date butoir se rapproche, Claude est en pleine effervescencequand l’organisateur l’appelle pour lui demander une pièce supplémentaire pour le hall. « Tu ne voudrais pas aussi que je fasse pleurer les ampoules ? »s’exclame Couffin paniqué… Brutalement, l’idée est née. Il va faire pleurer une ampoule ! « Cette ampoule, c’est mon patrimoine, tout est dedans. C’est une pièce que je trouve très émouvante »Aujourd’hui aux Chartreux, cette pièce n’avait pas été exposée depuis 2001. En 2004, il vend la maison de sa mère pour acheter un atelier rue du chariot d’or dans le 4e arrondissement. Il peut depuis travailler l’incandescence à son rythme. « Je suis un militant du filament », dit-il en souriant. Ses oeuvres seront exposées dans la Maison des Missionnaires jusqu’au 3 avril, tous les après-midi (sauf le dimanche). Pour la suite, Claude Couffin aimerait retravailler sur le thème de l’ampoule…A suivre.

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Claude Couffin, breton d’origine, vit et travaille à la Croix-Rousse à Lyon.

Eclairagiste, plasticien, scénographe, il se définit aussi comme lampiste-luminariste. Son moyen d’expression c’est l’ampoule, la loupiote, qui lui permet de voir le monde avec des yeux d’illuminé. C'est un militant du filament  ( suite de la biodégraphie)

      IMG_0632.JPG

 

LAMPISTE, LUMINARISTE ©

12 ANS D'EXPOSITION

SCENOGRAPHE, PLASTICIEN

2967 DSCF5560 lion 2541 LA MERE MARGOT Pince vignette chartreux P1010975 couffin06 illu01 0656CC1.jpg DSC00908.jpg 104-0413 IMG Installations lumineuses extérieur (23) table3.jpg AOC 52 Book mapra 06 4Couv Couffin nm détail03 PICT0056.JPG

 

LA VISITE DE LA GALERIE BLEUE

 

 

SON TRAVAIL INSPIRE

 

ECLAIRAGISTE

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Depuis 30 ans, Claude Couffin est au service du spectacle vivant :


THEATRE, OPERA, DANSE, CIRQUE:

 jamaux-jacquot-075.jpg cirque-3684.JPG cirque-8236.JPG F1010015.JPG 

 

DJ COUF COUF

 

Quand vient la nuit l'appel du vynile le transforme en DJ Coufcouf. Bientôt en tournée.....


IMG 4203

 

 

BRUITEUR

 

Depuis 2008, il a intégré le groupe Euphonium Big Band, comme musicien. Ils se produisent dans des ciné-concerts, sur des films de Ladislas Starévitch et Emile Cohl.


 

EGROCENTRIL

 

Boit peu, mais toujours avec excès, fume peu, mais toujours du bon... Sa mémoire est sans faille, sauf quand il oublie. Un loupiotrope qui nous donne plus que la lumière.


 

D'OU VIENT IL ?

CROIX T'IL ?

OU EST-IL ?

EN PREND IL ?

QUELLE HEURE EST-IL ?

QUE SENT-IL ?

FOOT-IL?    

 

MÊME LA PRESSE EN PARLE

 sm1

LES JEUX DE MOTS VISUELS DE CLAUDE COUFFIN

AMPOULES ET AUTRES BASSES-COURS

HOMME DE LUMIERES

CLAUDE COUFFIN ECLAIREUR ECLAIRE

LIBELYON

LA FICELLE

LE PROGRES

LYON POCHE

 

ILS ONT ECRIT

perec.jpg perecg.jpg potec.jpg lautrec.jpg gourvennec gregory-peck-11717446f4f.jpg Jeff-Beck-jeune-en-solo.jpg mormeck_1.jpg popeck.jpg steinbeck1.jpg YannQueffelec.jpg zatopek.jpg panini-domenech.jpg maurice-g-dantec.jpg

 

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Crédits photos du site : Christian ganet, Sylvie Margot, Gérard Mathie, Jean-Pierre Thorn, A. Alquier, S. Rouaud. 

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